Trois petits tours et puis s'en vont...Consolidant régulièrement un programme au 1/18 déjà
très impressionnant, Solido corrige sensiblement sa politique commerciale.
Sur les deux brochures de l'année (voir ci-dessous), aucune nouvelle référence
ne s'ajoute à la vingtaine de modèles militaires WarMaster au 1/72 présentés
auparavant. L'équipe de Josselin annonce même que cette gamme va s'arrêter prochainement. Cependant, en se laissant du temps pour des créations, Solido cherche bien à satisfaire de son mieux tous ses habitués, même si le militaria n'est pas son métier. C'est ainsi qu'après l'événement d'une journée portes ouvertes à Josselin le 25 mai, pour fêter les dix ans de la marque OttOmobile, une remarquable résolution rencontre l’enthousiasme des collectionneurs : le retour du Club-Solido au second semestre, afin d'accompagner la réédition de modèles de la mythique ''série 100", vendus exclusivement par correspondance et abonnements. Le concept est séduisant, et la marque française va retrouver ainsi l’un de ses principaux atours. Toutefois, cela implique nécessairement d’investir dans de nouveaux outillages (moules) créés tout spécialement. En contre partie, les autres gammes au 1/43 vont aussi disparaître au catalogue. Les nouveaux locaux de Solido - Z Models Distribution (l'image ci-dessous)
vont aussi permettre d'accueillir une ligne d'assemblage. Une agréable
nouvelle de plus dans cette renaissance qui, assurément, ne déçoit pas !
Réflexion sur la pérennité des miniatures militairesEn cette fin de décade, Olivier Saint Lot et son équipe proposent encore de nouvelles maquettes en résine montées sur des chenilles en Zamak Solido. Le fait pourrait surprendre, non parce que ces chenilles ne sont plus fabriquées depuis plus de dix ans (la marque Gaso.line puise dans son stock de pièces détachées d’un volume conséquent), mais parce qu’elles ont été conçues dans les années 60. Cette longévité est particulièrement remarquable. En cet été 2019, Solido débute la commercialisation des reproductions à l’identique des autos de la légendaire série ''100'' au 1/43, en ciblant les nostalgiques tout autant que les collectionneurs animés par leur curiosité. La gamme débute avec le cabriolet de la Peugeot 403, dont l’original a été achevé sur la planche à dessins d’Ivry-La-Bataille le 02 septembre 1958 par Hubert Crestani. La pièce qui servait de châssis sera réutilisée beaucoup plus tard par Verem sur des transkits militaires en résine.Lorsque la série ''100'' sera remplacée au bout de quinze ans par un nouveau système de références, ses ultimes productions semblaient bien différentes des toutes premières miniatures. Cette évolution impose le constat que les automobiles prennent rapidement de l’âge, que les progrès techniques en matière de moulage étaient alors rapides et réguliers, et que les fabricants de jouets se devaient à l’époque de suivre l’actualité dans le respect des licences. Les miniaturistes industriels investissaient parfois sans aucune garantie de succès. Ce sont d'habiles accords d'exportations vers des usines d'autres pays (Dalia, Tekno, Brosol ou chez Buby) qui permirent finalement de rentabiliser l'outillage Solido. Une gamme de reproductions d’engins militaires historiques, si celles-ci sont convenablement conçues, s’affranchit bien mieux de ces contraintes. La série ''200'' affronta donc les affres du temps plutôt honorablement. La copie sans vergogne des blindés Solido par d’autres entreprises, comme ce M-20 ci-dessous de chez Politoys en Italie, ou cet AMX-10 métamorphosé en briquet de table, prouve que les bases étaient jugées correctes. Dès les années 80, les concepteurs de transkits démontrèrent qu’il serait possible d’offrir un bel avenir à ces jouets attrayants. À partir des années 90, l’arrivée de modèles réduits d’autres marques, pourtant beaucoup plus détaillés, à la robe mieux soignée, n’empêcha pas le parc des militaires Solido et Verem de survivre sans jamais tabler sur la seule nostalgie de l’enfance perdue. Certes, ils étaient beaucoup moins nombreux que les voitures, car sensiblement plus chers à produire pour un marché nettement plus restreint. Néanmoins, ils s’avérèrent être un bon investissement, grâce à la notoriété mondiale des chenilles fonctionnelles en métal. Et voilà pourquoi le Tigre Royal de Gaso.Line doit encore en tenter plus d’un… Le Club-Solido va faire revivre, avec ses nouvelles rééditions, des modèles qui avaient disparu bien avant la débâcle de 2007. Il est donc intéressant de les revoir tout neufs aujourd’hui. Les militaires avaient traversé les productions successives sans évolutions trop regrettables. S’ils étaient reproduits à nouveau, dans les années à venir, en suivant l’exemple du 1/43, faudrait-il néanmoins retrouver les défauts de certaines pièces, comme, par exemples, le canon du char Patton ou les vis visibles sur l’AMX-10 ? Le débat pourrait s’ouvrir afin d’aider l’équipe de Josselin dans ses choix futurs. Passion et patience y trouveront sûrement une récompense. Copyright ©Lenours |